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EXPOSITION
DU
SYSTÈME DU MONDE


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Me verò primùm dulces ante omnia Musæ
Quarum sacra fero, ingenti amore,
Accipiant, cœlique vias et sydera monstrent.
        Virg. lib. ii Georg.


De toutes les sciences naturelles, l’astronomie est celle qui présente la plus longue suite de découvertes. Il y a extrêmement loin, de la première vue du ciel, à la vue générale par laquelle on embrasse aujourd’hui, les états passés et futurs du système du monde. Pour y parvenir, il a fallu observer les astres, pendant un grand nombre de siècles ; reconnoître dans leurs apparences, les mouvemens réels de la terre ; s’élever aux loix des mouvemens planétaires, et de ces loix, au principe de la pesanteur universelle ; redescendre enfin, de ce principe, à l’explication complète de tous les phénomènes célestes, jusques dans leurs moindres détails. Voilà ce que l’esprit humain a fait dans l’astronomie. L’exposition de ces découvertes, et de la manière la plus simple dont elles ont pu naître les unes des autres, aura le double avantage d’offrir un grand ensemble de vérités importantes, et la vraie méthode qu’il faut suivre dans la recherche des loix de la nature. C’est l’objet que je me suis proposé dans cet ouvrage.