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Mme MADOU.

Il est à moi, nous verrons bien si vous l’avez !

UN CHALAND, à l’étal de madame Madou.

À la boutique !

Mme MADOU, remontant.

Voilà, mon amour, voilà !

Mme BEURREFONDU.

C’est z’une infamie ! ce jeune homme fait partie de ma clientèle… Viens, mon petit bonhomme, viens dans ma hotte… (Elle l’emporte et va le déposer dans une hotte qui est près de son étal, dans la coulisse.) Reste là, mon bonhomme, et fais un somme.

CROÛTE-AU-POT, plié en deux.

Au secours ! je me disloque !…

Mme BEURREFONDU, à madame Madou.

Venez donc le chercher, vot’ gargotier ! il est dans l’ panier.

Mme MADOU.

Si ça m’fait plaisir, on ne vous craint pas, mame l’Embarras.

MMme BEURREFONDU.

Ni vous non plus !… mame la Vertu.


Scène V.

Les Mêmes, RAFLAFLA, par la gauche.
RAFLAFLA, qui a entendu la querelle, à part.

J’enlève le petit drôle et je le mets sous cléfe. (Il passe les bras dans les courroies de la hotte.)

Mme MADOU.

Je défendrai mes chalands !

Mme BEURREFONDU.

Je défendrai les miens !

CROÛTE-AU-POT, gigottant.

Arrêtez !… arrêtez !… (Raflafla, la hotte sur le dos, sort par la gauche.)


Scène VI.

Mme BEURREFONDU, Mme MADOU, puis[1] Mlle POIRETAPÉE.
Mme BEURREFONDU.

Voyez-vous ce vieux ragoût, avec son nez de hibou ! vous êtes une rien du tout !

  1. Madou, Beurrefondu.