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À MES SOUSCRIPTEURS


Lorsque, sur le conseil de beaucoup de mes amis, je me décidai à ouvrir une souscription pour la réimpression de mes poésies, je n'entendis pas faire une manifestation politique.

Je me trouve un peu dans la situation de l'aveugle qui, au coin de la rue, souffle dans sa clarinette. Ce n'est point à l'instrument que les passants donnent leur obole, mais à l'aveugle.

Je suis ce pauvre aveugle et d'autant plus touché du concours bienveillant que m'ont prêté certaines personnalités, que bien des distances nous séparent.

Il m'est impossible, en remerciant mes souscripteurs, de ne pas les confondre dans le même sentiment de profonde gratitude.

Tous, me pardonneront, j'en suis persuadé, le mouvement de vanité qui me pousse à inscrire leurs noms en tête de ce livre.

S. L.
Février 1882.