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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/132

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contre l’idéal ou l’idéalisme du naturalisme. L’idéal, défini dans son essence même, est une ardente aspiration vers une idée pure, non encore réalisée, mais réalisable ; c’est l’humanité évoluant vers la perfection. Indiquer l’essence et le but de tout idéal, n’est-ce pas condamner le roman expérimental au terre à terre de la matière, aux vulgarités grossières de l’humanité, à l’idéal du laid, le contraire de l’idéal du beau ! J’avoue, en lisant le supplément du Journal, 10 décembre 1893, qui, au banquet de la Plume, a fait circuler, à propos de l’attentat à la Chambre des députés, cette note : « Mon cher confrère, veuillez nous donner, en une phrase écrite de votre main, votre impression sur l’explosion de ce soir, à la Chambre des députés ; » que je ne comprends pas ce qu’a voulu dire, en style sibyllique, le pontife du naturalisme : « Aux époques troublées, la folie souffle, et la guillotine pourra encore moins qu’un idéal nouveau. Émile Zola. » Qu’est-ce que ce nouvel idéal et que pourra-t-il de plus que la guillotine ? Si c’est une folie qui souffle, aux époques troublées, quel remède est plus radical que la guillotine ? Un idéal nouveau pouvant plus sur la folie qui souffle que la guillotine…, c’est un tel casse-tête qui mène à un casse-cou, que pour en sortir, on demanderait presque à entrer à l’Académie. En tout cas, en lisant Zola qui se donne de l’idéal, comme celui