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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/197

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intrigue, patiemment, à coups de logique, et j’écris un sommaire, chapitre par chapitre, très bref encore. Ce n’est qu’avant d’aborder un chapitre que j’en fais un résumé assez développé.

» Je travaille trois heures et demie ou quatre heures tous les matins, posément. Voyez le manuscrit de Pot-Bouille : peu de ratures. Je puis dire l’époque où j’aurai fini un livre. »

La véritable inspiratrice de Émile Zola, c’est la logique qui lui donnait dès le collège une vraie supériorité dans les sciences ; elle lui a nui souvent et l’a conduit à substituer la déduction à l’observation.

À cette tendance nous devons la Faute de l’abbé Mouret. L’auteur couvre à tort la pure fantaisie du nom de réalité poétique. On peut appeler réalité poétique des tableaux de la vie qui nous inspirent quelque sentiment tendre, mélancolique ou grand, car les choses contiennent une poésie latente : c’est à nous de la découvrir. Mais la seconde partie de l’abbé Mouret ne correspond à rien d’existant ; cela peut être de la poésie, mais ce n’est assurément pas du réel.

À côté de ces écarts poétiques, il y en a d’autres également attribuables à un excès de logique.

On a vu par quelles séries de déductions l’auteur de l’Assommoir relie entre eux les épisodes de ses livres. Il est certain qu’un