Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/20

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sionné pour les admirables découvertes et les merveilleuses études du docteur Lucas, de Ribot, de Claude Bernard, dont il a tiré, en dénaturant la signification de leurs termes scientifiques, son évolutionnisme expérimental, son esthétique littéraire, sous l’étiquette de naturalisme. Signaler ce fait : des maîtres de la science pillés par Zola, non seulement négligés et inconnus de la foule, mais leur spoliateur, affublé de leur bagage scientifique, tiré à cent cinquante mille exemplaires et lu par des millions de lecteurs, n’est-ce pas prouver jusqu’à l’évidence que ces lecteurs sont attirés par une autre amorce que celle de la science : celle de l’érotisme. Le naturalisme est le jésuitisme de l’érotisme, l’hypocrisie de l’immoralité.

Si l’amour de la science, c’est-à-dire de la vérité, guidait le choix et les préférences de cette foule qui la dédaigne et même l’ignore, loin de rechercher les miasmes littéraires qui se dégagent des œuvres pestilentielles de Zola, elle les proscrirait comme un danger social et une honte publique.

Quand on voit Claude Bernard, ce découvreur génial de la science expérimentale, hésiter devant le problème des phénomènes métaphysiques et s’arrêter, anxieux, dans un doute interrogatif, on se demande quelle plaisanterie a voulu faire, ou quelle insanité orgueilleuse a commise Zola, en se donnant comme le continuateur, le perfectionneur de