Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/61

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gagné et grandi en prose qu’en poésie, on est forcé d’admettre qu’il s’est fait naturaliste, non par conviction ni amour de l’art, mais par spéculation littéraire. « C’est un crime, a écrit Zola, dans son Prix de Rome littéraire, La Vie littéraire, 15 novembre 1877 et Roman expérimental, p. 348, que d’entretenir l’orgueil des médiocrités. » Je suis de votre avis et, pour vous le prouver, je remets ici sous vos yeux les titres de vos poèmes mort-nés et de vos nombreux vers, heureusement toujours emmaillotés dans leurs premiers langes ; leur père leur a rendu un bien mauvais service en les confiant à Paul Alexis. Au fait, ils n’ont changé que de linge, ils en avaient peut-être besoin.

Zola, en 1859, entre les deux épreuves malheureuses de son baccalauréat, composa la Fée amoureuse, le plus ancien de ses contes, imprimé dans la Provence, journal d’Aix, et Rodolpho, son premier poème.

D’avril à octobre 1860, il écrivit un des premiers Contes à Ninon, le Carnet de danses et Paolo, grand poème imité d’Alfred de Musset.

L’Aérienne, troisième grand poème, fut composé rue Saint-Etienne du Mont, d’octobre 1860 à avril 1861. Ces trois poèmes, sorte d’amoureuse comédie, ou trilogie de l’amour, représentent : Rodolplio, l’enfer de l’amour ; l’Aérienne, le purgatoire, et Paolo, le ciel. Cet effort dantesque épuisé, il rêva