Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/170

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Afin que l’âme aussi gronde et vous avertisse
Jusqu’à l’heure des châtiments.

Vous savez s’il jaillit de quelque lâche envie,
L’anathème que j’ai lancé ;
Leurs coups ne sont pour rien dans le deuil de ma vie ;
Je ne suis pas leur offensé.

Mais je maudis en eux leur propre servitude,
L’orgueil qui leur cache leurs fers,
Leur main cupide osant, jusqu’en ma solitude,
Dépouiller les dieux que je sers.

Je les hais de l’amour que j’ai pour la nature,
Les vieux droits et la liberté.
Je puis mêler sans honte à votre saint murmure
La voix de l’honneur irrité.

Je sais bien qu’à leur souffle il est aisé d’éteindre
Et ma flamme et ces vains discours ;
Mais, ô volcans ! ô flots qui les forcez à craindre,
Sur eux vous gronderez toujours.

Portez, fléaux vengeurs, dans vos feux, dans votre onde.
Portez, à ce siècle odieux,
La menace qui sort des entrailles d’un monde
D’où l’homme osa chasser les dieux.


RANZ DES VACHES.

Voici les beaux jours, alerte !
L’herbe est verte.