Avant de trouver ton appui,
Mon cœur, sous sa gaîté frivole,
Succombait à ce vague ennui
Qu’une mère à peine console.
Mais aujourd’hui je sens par toi,
Sous ton regard qui me caresse,
Un bonheur pur de tout effroi,
Calme et fort comme ta tendresse.
Nous avons cueilli sur les prés
L’aubépine en fleur qui s’y penche.
Et, dans les gazons diaprés,
Choisi la pâquerette blanche.
Nous avons fait des fleurs d’avril
Au parfum léger et subtil,
À la couleur pâle et charmante,
Nous avons fait des fleurs d’avril
Ton bouquet de vierge et d’amante.
Et nous voulons tresser encor
De rose ardente et parfumée,
De pavot rouge et d’épis d’or,
Ta couronne d’épouse aimée.
Avec les fleurs de nos chansons,
Posons l’or des jeunes moissons,
Et, triant bien l’ivraie amère,