Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/207

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Attend paisible et fier tout son peuple assemblé,
Et reçoit dans ses mains les prémices du blé.

Bientôt les épis d’or et la croix qui les porte
Comme un signe de Dieu sont cloués sur la porte ;
Ils y doivent rester jusqu’à l’autre saison,
Pour garder de tout mal les champs et la maison.

Or, pour les moissonneurs, la journée étant faite,
Commence le plaisir de la rustique fête,
La danse et le repas où le maître joyeux
Écoute leurs chansons et s’assied avec eux.


UN MOISSONNEUR.

La montagne a ses prairies,
Le lait pur des vacheries,
Des sources à chaque pas,
Des bouleaux et des mélèzes,
Et des fraises…
Mais le froment n’y vient pas.

Là, j’ai mon taillis de hêtre,
Un troupeau dont je suis maître,
Un grand chalet de sapin.
Là, j’ai nombreuse famille
Ma faucille
Sait où lui trouver du pain.

La plaine en doux fruits abonde,
D’épis elle est toute blonde ;