Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/240

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Si l’on n’a pas compris le ciel dans un sourire ;
Si des yeux, précurseurs du soleil idéal,
Pour vous montrer le but, n’ont commencé de luire.

Souris donc, et rougis sur le rosier natal,
Comme une aube éveillant l’espérance immortelle,
Donne, ô mystique fleur, donne l’oubli du mal

À l’ami douloureux qui prie et qui t’appelle.
L’amour de Béatrix, le tien, ma jeune sœur,
Exhale en ses parfums, l’esprit qui renouvelle.

Laisse à ton bien-aimé respirer tout ton cœur.


ROSA MYSTICA.

Ordonnez, mon Dieu, je suis prête
Au plaisir comme à la douleur ;
Ordonnez, et ma main discrète
Cueillera la ronce ou la fleur.

Mais, par cette croix que j’embrasse,
Cette croix, mon souverain bien,
Laissez, comme un don de la grâce,
Laissez-moi ce chaste lien ;

Vous pouvez donner ou reprendre,
Mon Dieu ! mais, au moins pour un jour,
Permettez cette amitié tendre
À mon cœur plein de votre amour.

Faites, sur la route éclaircie
Où va cet homme triste et doux,