Aller au contenu

Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ce chaste encens m’apporte un rêve
Tout plein de Dieu.
Et, comme un nuage, il m’enlève
Dans le ciel bleu.

Ce mystique parler que j’aime
Dans son ardeur,
Fait oublier sa beauté même
Pour sa pudeur.

Si bien qu’à sa voix tout se calme
Et se soumet…
Je n’aperçois plus qu’une palme
Sur un sommet.


ROSA.

Hier, ces doux noms que je t’inspire,
Ces doux aveux, en qui j’ai foi,
M’auraient fait trembler ou sourire,
Prononcés par d’autres que toi.

Je les accepte de ta bouche ;
Sans chercher, dans mon propre cœur,
D’où vient que ton accent me touche,
Pourquoi je veux être ta sœur.

Calme et fort dans sa confiance,
Ce cœur, rassuré d’aujourd’hui.
Sent que vers ton âme il s’élance,
Et que ton âme vient à lui.