Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/29

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Pour parer le front des Madones,
Assise encore au bord des bois,
Viens nous cueillir comme autrefois.

À nos prés nous restons fidèles,
Sans folle envie et sans dédains ;
Nous ne rêvons pas les jardins
Où nos fleurs deviendraient plus belles.
À nos prés nous restons fidèles.


adah.

Dans le vallon natal cueillons toutes nos fleurs ;
Où trouverai-je ailleurs les trésors qu’il rassemble ?
C’est là que j’ai connu mes plus chères douleurs ;
C’est là qu’il faut s’aimer, qu’il faut vieillir ensemble.

Oh ! quel charme, avec vous, de longer ces buissons,
De nous pencher tous deux sur les nids sans défense,
Et de vous voir sourire à ces mêmes chansons
Dont ma mère, en filant, a bercé mon enfance !

Qu’il est bon de mêler ainsi tous ses amours ;
Avec ma mère et vous d’habiter sous ce chaume !
J’y verrai de mon cœur s’agrandir le royaume.
Et mes tilleuls chéris l’abriteront toujours.


la source.

L’humble source est intarissable ;
Dans l’herbe entendez-la frémir.
J’y suis bien sur mon lit de sable,
Si bien que j’y voudrais dormir !