Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/307

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Dieu m’a tout donné, ma force et mes armes,
Pour les grands combats là-haut résolus ;
Je n’avais à moi que mes douces larmes,
Et mon faible cœur… Tu n’as rien de plus !

J’ai lu dans toi-même au pied de ces chênes,
Où tu viens rêver encore aujourd’hui ;
Ton âme inégale aux luttes prochaines
Ne peut rien sans Dieu… mais tout avec lui !

Cherche donc ta force et ton vrai courage
Dans l’ardent amour au pied de l’autel,
Dans l’esprit qu’exhale, au jour de l’orage,
Un peuple embrasé par le vent du ciel.

Que ta lèvre pure et ta vie entière
Devant l’ennemi proclament ta foi ;
Puis, tenant bien haut ma sainte bannière,
Au fort du combat pénètre avec moi ! »

Ecoute encor ! voici qu’une autre âme s’approche,
Un soldat qui vécut sans peur et sans reproche,
La même croix sanglante orne son bouclier…
Viens apprendre à mourir du dernier chevalier.


LE CHEVALIER BAYARD.

« Toi qui veux, à tout prix, la grandeur de ton âme,
Prêt à tous les périls, dédaigneux de tout blâme,
Ferme en ton droit chemin ;
Toi qui fais de l’honneur et ta vie et ton rêve.