Page:Laprade - Œuvres poétiques, Les Symphonies, 1878.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et l’horrible souffrance en vain blasphème et crie
Contre le Créateur ;

En vain, faisant tonner sa menace infinie
Sur les pâles mortels,
Une voix, jusqu’à Dieu lançant la calomnie,
Sort même des autels…

L’esprit consolateur, siégeant au sanctuaire
De l’auguste raison,
L’éternel idéal, à travers ma misère,
Vous affirme, ô Dieu bon !

La douleur devant vous passera comme une ombre,
Comme un songe au réveil ;
Oui, dans un ciel sans borne et pour des jours sans nombre
J’attends votre soleil.

L’esprit qui parle en nous raconte votre gloire,
Votre immense bonté ;
Il m’ordonne l’amour et me défend de croire
À d’autre éternité.

Avant que votre foi dans mon cœur soit troublée.
Dieu bon et triomphant,
Les Alpes crouleront sur leur base ébranlée
Par le doigt d’un enfant.

Tant que je porterai ce rayon de vous-même,
Qui résiste à tout vent,