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LE PÂTRE.

Tu souffres d’un corps faible et d’une âme impuissante,
Le mal dont tu te plains, c’est la vigueur absente.
Je le vois, dans tes yeux, sur ton front sans couleur,
C’est un fruit de l’orgueil que ta lâche douleur.
Abdique ta mollesse et ces larmes superbes ;
Il est temps d’amasser quelques solides gerbes.
Ô rêveur ! sors enfin de ton sommeil fatal !…
Mais tu ne peux guérir, car tu chéris ton mal.



II

À UNE JEUNE FILLE POËTE



Si j’étais jeune fille, et si, dans ma saison,
J’étais belle et poëte.
Pour chanter, j’aimerais mieux un nid de pinson
Qu’un trépied de prophète ;
Je saurais peu quel vent pousse l’humanité
Et quel trône vacille ;
Mais je dirais son nom à chaque fleur, l’été,
Si j’étais jeune fille.

Je n’aurais jamais lu nos apôtres nouveaux ;
Aimant ce qu’ils méprisent,
Moi, j’irais par les bois dérober aux oiseaux