Tu passeras donc tes beaux jours
À te préparer en silence,
Libre des vulgaires amours,
Par l’étude à la bienfaisance.
La science nous tient rigueur,
Il faudra percer ses mystères ;
Mais tu sais déjà, dans ton cœur,
Que les malheureux sont tes frères.
Prêt à les servir, en tout lieu
Tu partageras leurs alarmes,
Et chez les pauvres du bon Dieu
Tu sécheras beaucoup de larmes.
Le bon grand-père a fait ainsi.
Toi, tu l’imiteras sans cesse,
N’ayant pas le moindre souci
Des honneurs et de la richesse.
Peut-être il te faudra souffrir,
Brisant ou ta lyre ou ta plume ;
Mais il est plus beau de guérir
Que d’imprimer un gros volume.
Cher enfant, ne regrette rien !
Le renom, l’éloge illusoire…
Tu vivras en faisant du bien :
Va ! c’est la plus solide gloire.
- Juillet 1876.