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TRAVAILLONS.

Ces deux grands bœufs aux jambes torses.
Certes, c’est là du bon travail !

Là-bas, le chien court, saute, aboie
Et poursuit brebis et béliers…
Croyez-vous que c’est de la joie,
Qu’il folâtre sous les halliers ?

Il va, grondé, battu peut-être,
De l’un à l’autre en s’essoufflant ;
Il va, sur un signe du maître,
Rassembler le troupeau bêlant.

Mais qui bourdonne à mes oreilles ?
Regardez bien ! vous pourrez voir
Nos chères petites abeilles
Qui butinent dans le blé noir.

C’est pour vous que ces ouvrières
Travaillent de tous les côtés ;
Sur les jasmins, sur les bruyères,
Elles vont cueillir vos goûters.

En rentrant vous serez bien aises
De trouver votre couvert mis,
D’avoir encore, après les fraises,
Un miel brun sur votre pain bis.

Quand, pour mieux finir la journée,
Le soir, allumant un bon feu,
Près de la grande cheminée
Vous inventerez quelque jeu ;