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LE LIVRE D’UN PÈRE.


Ce joyeux bonjour d’autrefois,
À mon cœur pressé de l’entendre,
Chaque matin ta douce voix
Saura le dire encor plus tendre.

Je puis encor me reposer
Sur la Muse active et discrète
Qui fait, sans y perdre un baiser,
Le ménage de ma chambrette ;

Qui rend aux rayons, au tiroir,
Papiers, brochures entamées,
Et me dicte, sans le savoir,
Toutes mes meilleures pensées.

On nous a pris ta grande sœur !
Mais déjà tu sais, ma chérie,
Près du père et près du rêveur,
Être, à la fois, Marthe et Marie.

Jadis dans vos soins partagés,
Dans l’utile emploi de chaque heure
Souriante et les doigts légers,
Tu prenais la part la meilleure :

Les crayons, les airs de Mozart,
Les livres qu’on peut lire ensemble,
Les beaux fruits rangés avec art,
Les fleurs… tout ce qui te ressemble.

Sans y laisser ta bonne humeur,
Tu savais de ta fine plume,