Mille rayons futurs dorment dans nos citernes ;
Nous avons au lieu d’astre un peuple de lanternes.
Voici les becs ouverts, j’en vais prendre conseil ;
Je sais pour y voir clair me passer du soleil.
XI
LA CHASSE AUX VAINCUS
Assez de fade encens, fermez les cassolettes !
Commandez à Vulcain des armures complètes,
Muses ! le temps est bon pour gagner des écus
En jouant du couteau sur les partis vaincus.
Sus aux blessés ! qu’on frappe et d’estoc et de taille.
Faites-nous respirer, sur le champ de bataille,
La douce odeur qu’exhale, au nez des gens de bien,
Le corps d’un ennemi… surtout d’un citoyen,
« Ces morts-là sentent bon », disait un jour à Rome
Un de vos souteneurs, fort gras et fort bel homme.
En chasse, en guerre, et sus à ces vieux entêtés !
Mettez flamberge au vent ; on nous tient garrottés.
Et si l’acier vous manque, ô filles de Voltaire !
Égratignez, au moins, les gens qui sont par terre.
Hourrah ! pour le progrès, pour ces bons garnements,
Qui changent de partis autant que vous d’amants.
Daubez ces maladroits, dignes du temps barbare,
Qui, figés dans l’honneur, sont raides comme barre,