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Le réveil du tombeau sourit à mon espoir ;
Ainsi, d’un jour serein j’atteignis le beau soir. »


PSYCHÉ

« Que la force et la joie en mon sein répandues
À ton âme, ô vieillard, par les dieux soient rendues :
Qu’à ce front large et calme, abrité des douleurs,
Les bois versent longtemps le murmure et les fleurs :
Que les songes dorés voltigent sur ta couche.
Que d’un rayon de miel chaque soir à ta bouche
Les abeilles d’Hymette apportent le présent ;
Qu’un dieu parle à ton cœur et te soit complaisant,
Et qu’avec tes amis, à jamais, sur tes traces,
Marche le chœur joyeux des Muses et des Grâces.
Et moi je pars, fidèle à l’invisible amant,
J’emporte le flambeau de ton enseignement,
Le plus pur dont un homme illuminant mon doute
Vers l’être que je cherche ait éclairé ma route,
Me faisant voir, sans trouble et sans obscurité,
Le bien et la sagesse au fond de la beauté. »