Page:Laprade - Essais de critique idéaliste, Didier, 1882.djvu/65

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Tâchons avant tout de traduire ici avec un soin scrupuleux, en quelques théorèmes clairs et nets, les effusions lyriques qui composent jusqu’à ce jour la philosophie du progrès.

Voici ce qu’on en peut tirer de positif :

« Depuis que l’homme a paru sur la terre, il n’a cessé de s’améliorer physiquement et moralement ; ses lumières, sa moralité, son pouvoir sur le monde extérieur, son bien-être s’accroissent de siècle en siècle, fatalement, par le seul effet de la durée et sans qu’on puisse assigner de terme à cette progression. Quoi qu’il veuille et quoi qu’il fasse, l’homme est en ce monde indéfiniment perfectible et destiné à s’élever, sur ce globe, à des degrés de science et de bonheur que nos pères ne soupçonnaient pas et qui nous étonneraient nous-mêmes. Les adeptes de la doctrines n’admettent pas de limite à ce pouvoir temporel dont l’homme s’investira lui-même dans la création et à la science que suppose ce pouvoir. Nous pourrions citer mille preuves de l’immensité de ces espérances et des éblouissements prophétiques qu’elles suscitent chez les penseurs tenus pour les plus libres et les plus clairvoyants.

Il y a quelques années, un éminent écrivain nous annonçait ceci dans un article de la Revue des Deux-Mondes : « Un jour, du globe où nous habitons, l’homme échangera des informations avec les sphères les plus lointaines, saura ce qui s’y passe, y donnera de ses nouvelles et jouira, du fond de son cabinet, de cette vue complète, de cette intime pénétration de