Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/110

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L’éternel idéal, à travers ma misère,
Vous affirme, ô Dieu bon !

La douleur devant vous passera comme une ombre,
Comme un songe au réveil ;
Oui, dans un ciel sans borne et pour des jours sans nombre
J’attends votre soleil.

L’esprit qui parle en nous raconte votre gloire,
Votre immense bonté ;
Il m’ordonne l’amour et me défend de croire
A d’autre éternité.

Avant que votre foi dans mon cœur soit troublée,
Dieu bon et triomphant,
Les Alpes crouleront sur leur base ébranlée
Par le doigt d’un enfant.

Tant que je porterai ce rayon de vous-même,
Qui résiste à tout vent,
Tant que j’apercevrai dans la raison que j’aimé
Votre Verbe vivant,

Je puis souffrir ! je puis, plaignant vos créatures,
Errer sous ce ciel noir ;
Je suis sûr de rester, au milieu des tortures,
Plein d’amour et d’espoir.