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Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/117

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Tu l’aimes, sois joyeux ! car elle est toute en joie ;
Regarde à l’horizon ces feux qu’elle déploie.
Laisse ton cœur s’ouvrir au coucher du soleil,
Et de ce grand spectacle emporte un bon conseil.


LE POÈTE


La nature m’invite à sa douce tristesse :
La résignation fait toute sa sagesse ;
Obéir sans révolte à de sinistres lois,
C’est le morne conseil, ami, que j’en reçois.


LE PÂTRE


Non, la voix du désert, qu’il pleure ou qu’il sourie,
Ne t’a pas conseillé l’inerte rêverie !
La nature m’enseigne, en ses chères leçons,
La vie et le travail égayé de chansons.

LE POÈTE


Écoute, dans ces bois déjà pleins de ténèbres,
Du zéphyr qui s’endort les murmures funèbres !


LE PÂTRE


J’entends plus près de nous, sur le frêne voisin,
Siffler le joyeux merle enivré de raisin.