Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/126

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Que je voudrais jeter tout mon être à ce vent !
Je souffre, ami, tu vois que je suis bien vivant.


LE PÂTRE


Tu souffres d’un corps faible et d’une âme impuissante,
Ce mal dont tu te plains, c’est la vigueur absente.
Je le vois dans tes yeux, sur ton front sans couleur,
C’est un fruit de l’orgueil que ta lâche douleur.
Abdique ta mollesse et ces larmes superbes ;
Il est temps d’amasser quelques solides gerbes,
O rêveur ! sors enfin de ton sommeil fatal !…
Mais tu ne peux guérir, car tu chéris ton mal.