Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/245

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Un feu brûle encor
A travers la neige !


FRANTZ


Qui m’a parlé plus haut que le glacier géant ?
Est-ce une voix des hommes ?
Vertu, qui fais ici subsister leur néant,
Il faut que tu te nommes !


CHŒUR DES HOSPITALIERS


Il est un feu dans l’âme et plus pur et plus chaud,
Éclairant mieux pour elle un horizon sans borne ;
Il est une vertu qui la porte plus haut
Que ton orgueil vantant sa sérénité morne.
Près de la sphère ardente où l’amour nous conduit,
L’astre de ta raison est froid comme la nuit.

Tu ne la connus pas, en ta vie infertile,
Cette clarté plus chaude et pourtant plus subtile,
Cette flamme étrangère aux cœurs où tu frappais !
Tes amours ont vécu dans les pleurs, dans les chaînes ;
Tous sont morts au milieu des mépris ou des haines…
Le nôtre est immortel et nous consume en paix !

Un perfide sommeil t’a surpris sur la neige
Et va livrer ton cœur au néant qui t’a