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Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/313

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Livre troisième


 

BÉATRIX


Mon nom est allégresse, heureux qui le prononce !
Venez dans mes jardins où l’on est transformé ;
J’écarterai de vous les cailloux et la ronce.

Cueillez votre bonheur où Dieu vous l’a semé.
Pour entrer dans la gloire, où je veux vous conduire,
C’est peu d’avoir souffert, si l’on n’a pas aimé,

Si l’on n’a pas compris le ciel dans un sourire ;
Si des yeux, précurseurs du soleil idéal,
Pour vous montrer le but, n’ont commencé de luire.

Souris, donc, et rougis sur le rosier natal,
Comme une aube éveillant l’espérance immortelle,
Donne, ô mystique fleur, donne l’oubli du mal