Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/48

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Que j’invoque pour vous ; c’est elle en qui j’espère.
Son amour inquiet ne vous quittera pas ;
Elle nous garde encore ; et son âme, ici-bas,
Inspirant dans leurs soins votre fils, votre fille,
Vous rendra doue encor le foyer de famille.
C’est elle qui répand sur l’enfant au berceau
Les fleurs de son sourire et qui le rend si beau.
Et, pour asseoir là-haut tous les siens auprès d’elle,
Quand elle aura bien fait notre place immortelle,
Quand nous aurons fini d’attendre et de souffrir,
C’est elle qui viendra nous aider à mourir.


V

Ainsi je porte au cœur, enchaînés l’un à l’autre,
O mon père, le nom de ma mère et le vôtre.

Dieu seul a pu savoir et peut vous dire un jour
Quelle place en ma vie a tenu cet amour.
Dans mes heures de calme et dans mes nuits de fièvre,
Ils reviennent sans fin, vos deux noms, sur ma lèvre.
Et, quand l’âme en priant fuira mon corps glacé,
Ces noms seront l’adieu que j’aurai prononcé.