Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La voix de la famille ;
Et mes vers chanteraient ce que rêvent nos sœurs,
Si j’étais jeune fille.

Car il est deux trésors qu’on ne peut appauvrir,
Qu’on creuse à fantaisie ;
Il est deux ruisseaux purs d’où coule, sans tarir,
Toute la poésie :
La nature et le cœur. — Deux célestes forêts !
La musique y fourmille ;
J’y chercherais la mienne, et je l’y trouverais,
Si j’étais jeune fille.

Mais je donnerais tout, renom déjà fondé,
Peuple ému de m’entendre,
Pour un seul mot de l’être à qui j’aurais gardé
Ma chanson la plus tendre ;
Je jetterais mon luth pour tenir, tout le jour,
Sa main sous ma mantille…
Le génie est bien beau ! — J’aimerais mieux l’amour,
Si j’étais jeune fille.