Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/290

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Et dormir à jamais sous cette morne pierre,
Si tu n’étais pas là,

Si ma vie en son deuil n’était pas enchaînée
Aux bras de nos enfants…
Mais mon cœur sera fort contre la destinée ;
C’est toi qui le défends.

J’ai vu crouler sous moi le sol de ma colline ;
Mais l’arbre y vit toujours,
O mère de mes fils ! car j’ai pris ma racine
Dans nos saintes amours.

Reçois donc à cette heure, avec ma plainte amère
D’un bonheur envolé,
Tout mon cœur dans un mot : Dieu m’a repris ma mère,
Et tu m’as consolé !


BERTHE


Et moi dans un mot je rassemble
Les plus saints noms et les plus doux ;
J’ai mon père et ma mère ensemble
Et mon frère en toi, mon époux !

Pourvu que ton cœur m’y réponde,
Notre champ est mon univers ;
J’ai mon paradis en ce monde
Tant que tes bras m’y sont ouverts ;