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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/102

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Couple uni de hasard et déjà familier,
Près de la source, au pied du frêne qui l’ombrage,
Devisaient, car tous deux parlaient même langage ;
Et, des esprits impurs craignant les noirs desseins,
Tous deux priaient la Vierge et vénéraient les Saints.

— « Ainsi que vous m’aidez, seigneur, que Dieu vous aide. »

— « A vos chagrins, enfant, que Dieu donne un remède. »

— « Chevalier, que vos coups soient toujours aussi sûrs. »

— « Belle enfant, que vos yeux soient toujours aussi purs. »

— « Combien je vous trouvai bon, vaillant, secourable ! »

— « Mon vœu me lie au faible, à tous ceux qu’on accable. »

— « Je n’étais rien pour vous qu’une fille des champs,
Aux projets inconnus et peut-être méchants ;