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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/136

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L’automne a répandu son urne et sa corbeille ;
            Fruits et vins ;

On remplit chaque jour les celliers et les verres,
            Sans péril ;
On vous regrette encor, craintives primevères,
            Fleurs d’avril !

Puis, quand la coupe est vide et la rose pâlie,
            Le ciel noir,
On se rappelle encor, si le reste s’oublie,
            Ce beau soir

Où l’on tenait sa main, où l’on voyait sourire
            Ses yeux bleus,
Où la timide enfant vous livra, sans rien dire,
            Ses aveux.