Aller au contenu

Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


L’homme survint, frappa ces antiques racines ;
L’arbre géant croula sous son triste vainqueur ;
Le sol fut longuement sillonné de ruines ;
Plus d’ombre ! Et je partis ayant le deuil au cœur.


II



Je reviens. Le temps creuse et guérit bien des plaies ;
Voici mes vieux sentiers avec de jeunes haies.
Montons ! j’ai vu ce lieu si chantant et si vert,
Et la mort du grand chêne en a fait un désert !
Sachons, sur ces hauteurs par l’homme abandonnées,
Ce qu’a pu la nature au bout de vingt années.

Dans l’herbe, au pied du mont, plus vive que jamais,
Attestant le retour des bois sur les sommets,