Aller au contenu

Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Commençons par les morts, et demandons pour eux
L’active paix du ciel, l’essor des bienheureux ;
Qu’emportés à jamais dans les sphères bénies
Ils volent plus au fond des saintes harmonies ;
Que dans le sein du Père, ils montent chaque jour
Plus haut dans la lumière et plus haut dans l’amour.
Prions pour les vivants ! ceux qui luttent sans trêve :
A la suite des morts que l’esprit les soulève ;
Que tout combat gagné, toute épreuve ici-bas,
Leur soit un échelon vers de plus grands combats ;
Qu’ils fassent vaillamment la route malaisée ;
Qu’au seuil de l’infini, leur tombe soit creusée,
Et, dès avant la mort, sur leur calvaire obscur,
Que Dieu, pour leur sourire, entr’ouvre son azur.
Maintenant regardez, là-bas, ces champs prospères
Enrichis des sueurs et des os de vos pères,
Ces champs d’où sort le pain qu’ils ont semé pour vous :
Bénissons ce pays, enfants ! tous à genoux.