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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/222

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Àvoir tes fils tomber sans tirer leur épée
Et le prêtre appelé pour bénir leur cercueil,

Tes bourreaux se sont crus plus sûrs de ta dépouille…
Et ce monde, incrédule au Dieu que tu gardas,
Pensait : « Une cité qui prie et s’agenouille
A des martyrs encor… mais n’a plus de soldats ! »

Voyez, s’ils sont debout et prêts pour les batailles,
Ceux qui se prosternaient hier dans le saint lieu,
Qui chantaient à l’autel le chant des funérailles,
Qui frappaient leur poitrine et pleuraient devant Dieu ?

Tu vaincras, ô Pologne ! ou martyre ou guerrière,
Et plus d’un trône encor doit crouler avant toi ;
Mais garde en combattant l’arme de la prière,
Tu sauveras ton nom, si tu sauves ta foi.