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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/224

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Nous avons largement tiré de nos poitrines
Du sang pour Mahomet et pour Machiavel.

Jamais pour toi, Pologne, oh ! jamais une goutte !
Tourne ailleurs ton espoir, ne nous tends plus les bras,
Le sang et l’or français ont pris une autre route…
Oui, tu resteras seule… et pourtant tu vaincras.

Gloire au peuple insensé qui lutte un contre mille ;
Qui meurt pour son vieux nom, pour son Dieu paternel ;
Qui se fait un tombeau des débris de sa ville !
Vous parlez de périr… Ce peuple est éternel !

Il porte dans ses flancs l’esprit qui fait revivre.
L’avenir, l’avenir est à celui qui croit !
Allumant de ses mains un feu qui le délivre,
Sur son bûcher sanglant il raffermit son droit.