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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/230

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Même à cette heure, ô Christ, et sur tout notre globe,
Par delà ces docteurs ligués pour te honnir,
Tandis que les soldats tirent au sort ta robe,
Vois ces mille ouvriers de ton règne à venir !

Partout où l’âme est libre, où la terre est féconde,
Où règne un autre Dieu que l’or ou le canon,
C’est ta loi qui demeure, ô Christ ! ou qui se fonde ;
Nos dernières vertus ne germent qu’en ton nom.

Vainement s’unissaient, pour ébranler ton culte,
Le despote au sophiste et le peuple aux licteurs ;
Là-bas on meurt pour toi, si chez nous on t’insulte ;
Vois, combien de martyrs pour un blasphémateur !

Vois ces soldats enfants, ces vierges, ces lévites
Qui s’arment de ta croix et meurent sur l’autel ;