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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/238

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Voici le chœur des saintes femmes
Avec des vases précieux :
Sur les places des clous infâmes
Elles versent, à pleines âmes,
Des parfums rapportés des deux.

Dans son angoisse maternelle
Chacune, au pied du crucifix,
Regarde en tremblant autour d’elle,
Si, parmi la troupe fidèle,
Elle aperçoit au moins son fils.

De leur groupe qui se resserre
Ce cri s’élève et nous défend :
« O Jésus, retiens le tonnerre
Et n’abandonne pas la terre
S’il nous y reste un seul enfant ! »