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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/248

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Les loups et les chacals, ayant flairé le vent,
Rentrés dans leurs charniers hurlent au jour levant.

Un voyageur, à peine au bout du premier stade,
Va, baigné de sueur, tant rude est l’escalade,
Tant il porte un poids lourd, tant l’air est morne et chaud,
Tant il court vaillamment pour monter vite et haut.
Il monte, et de ses pieds la chair saigne entamée
Par le basalte aigu dont la route est semée.
Déjà d’une âpre soif il sent le feu rongeur.
Le matin n’eut pour lui ni clartés ni fraîcheur.
Dès l’aube, à son départ, chaque point de l’espace
Semblait couver l’orage et lancer la menace.
Tout autre, ou moins croyant ou moins audacieux,
Se serait défié de la terre et des cieux.