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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/257

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« Je bénis, ô mon Dieu ! cette foule aveuglée ;
Que m’importe sa haine et mon exil d’un jour !
Je vis dans un désert, mais mon âme est peuplée.
Lançons à tout vivant un cantique d’amour. »


IV



Or, la molle cité qui s’endormit la veille
Dans les jeux et le vin, dans le sang se réveille ;
Ces plaisirs ont la haine, hélas ! pour lendemain ;
Ce luxe à la discorde a frayé le chemin.

Les uns pour garder l’or, les autres pour le prendre,
Dans une arène impie on les voit tous descendre ;
N’y cherchez pas un homme à défaut de héros ;
C’est un combat de chiens se disputant un os.
Hormis l’honneur, hormis le dieu de leurs ancêtres,