Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/51

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Mais, au bout de l’épreuve, il nous reste deux choses
Par où nous recevons le prix de nos combats :
Notre âme dans le ciel, notre nom ici-bas.
Va ! le moindre écusson a son modeste lustre ;
Et, sans espoir de gloire et d’avenir illustre,
L’honnête homme expirant que la vie a déçu
Peut rendre, au moins, son nom pur comme il l’a reçu.

Un nom ! pourquoi l’orgueil de ce hochet suprême ?
C’est que ton nom, mon fils, est bien plus que toi-même :
C’est le sang des aïeux souillés ou triomphants :
C’est ton père qui doit revivre en tes enfants ;
C’est, pour eux, l’aiguillon salutaire ou funeste ;
C’est ta honte, à leur front, ou ta vertu qui reste.
Fais donc que tes aïeux soient fiers de se revoir
Dans l’acier de ton nom comme en un pur miroir.
Fais qu’au moins pour tes fils, ce nom ait un prestige ;
Fais-en l’arrêt fatal, la loi qui les oblige,