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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/63

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Ta gloire, et tous ces morts, et la France ta sœur,
D’une ombre de faiblesse absolvent ta douceur,
Tu peux tendre au bourreau ta poitrine et ta joue,
Et porter ce gibet, et souffrir qu’on t’y cloue ;
Seule et sans nul secours des peuples ou des rois,
Tu sais, quand il le faut, descendre de ta croix.

Oppose un jour, sans honte et sans fierté vulgaire,
Les armes de la paix à celles de la guerre ;
Enseigne aux opprimés de ces coups de vertu
Par où l’on est vainqueur sans avoir combattu.
A toi de nous montrer, victime obéissante,
L’éternité du droit et la force impuissante,
Et l’essor de l’esprit qu’on ne peut étouffer,
Et la vigueur de l’âme usant celle du fer.

Quelle arme les vaincra, ces sublimes rebelles ?
Pour unique arsenal ils ont pris leurs chapelles.