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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/66

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Moi, je sens qu’un écho de cette sombre fête
A dans l’humble chanteur suscité le prophète :
De ces illustres morts naîtra la liberté ;
Chaque goutte de sang a sa fécondité.
Lève-toi du cercueil, dans ta vigueur première,
Lazare aimé du Christ, et revois la lumière !
Rejette le linceul et l’esclavage étroit,
Car tu n’as pas douté de Dieu, ni de ton droit.
Vous vaincrez ! J’en atteste, ô soldats pacifiques !
La terre où de vos os vont germer les reliques,
Et les premiers martyrs, ces vaincus immortels,
Par qui le Fils de l’Homme a conquis ses autels.
J’en atteste la croix debout au Colisée ;
L’arbre survit encore à la hache brisée.
Vous vaincrez par l’exil, par ses maux infinis ;
Vous vaincrez par la mort et serez rajeunis.
Tant qu’un sang généreux jaillira de vos veines,
Portez donc votre espoir au niveau de vos peines :