Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Et le seuil familier s’ouvrit avec transport
Au frère revenu du séjour de la mort ;
Et l’antique amitié, dans son divin calice,
Abreuva tous ces cœurs avec plus de délices,
Et l’âme de Marie, avec plus de ferveur,
Versa tous ses parfums sur les pieds du Sauveur.


V

Or, témoins assidus des œuvres qu’il a faites,
Des hommes droits de cœur et lisant les prophètes
Crurent en lui, sentant, comme un premier flambeau,
Dans la nuit de leurs sens poindre l’esprit nouveau.

Maïs la foule des Juifs, à Dieu toujours rebelle,
Et des pharisiens épousant la querelle,
Va dans la synagogue, et devant ses docteurs
Des envoyés du ciel toujours accusateurs,
Les aidant à tourner le vrai sens des oracles,
Au glaive de la loi dénoncent les miracles.

C’est ainsi que, jugé par le peuple ou les rois,
Ce qui le prouvait Dieu le vouait à la croix,