Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/215

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L’hosanna du printemps en tous lieux exhalé.

Vêtu du simple habit que Marie a filé
L’humble triomphateur a, selon l’Écriture,
Désigné, pour ce jour, sa modeste monture,
L’ânon laborieux, serviteur de la paix,
Qui fend patiemment la foule aux flots épais.
Et Jésus, répandant ses regards doux et calmes,
Passait sur les manteaux d’écarlate et les palmes.

Un chœur miraculeux s’avance à ses côtés,
Les malades guéris, les morts ressuscités,
Sourds, aveugles, lépreux, et Lazare à leur tête,
Lazare sur la mort sa dernière conquête ;
Tous attestant son nom de Christ et de Sauveur ;
A sa gauche, plus près, l’apôtre au front rêveur,
Jean le maître des purs qui suit la voie étroite ;
Et Pierre armé du glaive et plus fier, à sa droite ;
Tous ces témoins futurs dont le sang doit parler,
Le troupeau qu’au bercail il a su rappeler,
Les pécheurs à sa voix sortis de leurs ruines,
Tout le cortège enfin de ses œuvres divines.

Des vertus de son Christ le peuple louait Dieu.
L’essaim des chants sacrés montait dans un ciel bleu,