Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/265

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D’être l’urne de baume et le luth frémissant
Qui parfume la terre et chante en se brisant !

L’apôtre fut longtemps perdu dans sa prière,
Et Jésus le cherchait et l’appelait : Mon frère !
Et Jean se releva, plus fort et plus charmé ;
Il avait entendu la voix du bien-aimé.


III

Or, si vous demandez quel était l’homme austère
Qui défendait aux fleurs de parfumer la terre,
Et, sur l’humble faiblesse ainsi prompt à tonner,
Refusait à Jésus le droit de pardonner ;
Cet ennemi du luxe et des beautés futiles,
Laborieux chercheur de procédés utiles,
En qui le pauvre avait un avocat fervent,
Et la sainte pudeur un fidèle servant ;
Sage dont la vertu, prompte aux chastes alarmes,
Fuyait comme la mort les parfums et les larmes,
Esprit rigide et fort, cœur qui ne rêvait pas…
Que son nom soit maudit ! cet homme était Judas !