Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/300

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Vois, mon Dieu ! nous t’offrons notre sang et nos larmes
Dans le calice amer que ton fils a vidé ;
Aux traces de son sang l’homme est vers toi guidé,
Son nom dans la souffrance introduit mille charmes.

Soumis ou révolté, l’homme est né pour souffrir ;
A ta croix, ô Jésus, nous venons nous offrir.

Heureux qui, méprisant ce que le monde envie,
Garde sur un front pur ta divine pâleur,
O Christ, à ton exemple épousant la douleur :
Celui-là seul te plaît et connaît bien la vie !

Soumis ou révolté, l’homme est né pour souffrir ;
A ta croix, ô Jésus, nous venons nous offrir.

La douleur qu’on accepte est un don salutaire ;
La douleur sanctifie après qu’elle a puni.
Oui, Dieu destina l’homme au bonheur infini ;
C’est pourquoi la douleur est la loi de la terre.

Soumis ou révolté, l’homme est né pour souffrir ;
A ta croix, ô Jésus, nous venons nous offrir.