Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/309

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Avec nos fleurs en vain la grêle abat nos fruits ;
En vain notre moisson, nos vergers sont détruits ;
         En vain la terre se révolte.
Nous semons, près de Dieu, des jardins toujours verts,
Où rien n’empêchera, ni le feu ni les vers,
         L’âme de faire sa récolte.

Dieu nous voit ! revenons aux travaux suspendus ;
A l’œuvre, enfants ! que nul encor ne se lamente ;
Dans le ciel, aujourd’hui, notre richesse augmente
De tous ces beaux froments qui vous semblaient perdus.

Vous êtes juste et bon, Seigneur ! votre colère
Cache un secret d’amour que nous devons bénir ;
Heureux quand votre main, vigilante à punir,
Nous frappe à coups pressés comme le blé sur l’aire.


UNE MÈRE

Mon fils est mort ! mon fils !… ils sont partis sans moi,
         Seigneur ! tous ceux que j’aime…
Ah ! mon sang révolté s’élève contre toi ;
         Défends-moi du blasphème.