Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/39

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Esprit ! faut-il semer dans le sillon vulgaire
             Mon pain de chaque jour ?

« Le glaive et le marteau, la charrue à conduire
             C’est le lot des humains ;
Et Dieu n’a concédé les pinceaux ou la lyre
             Qu’à de bien rares mains.

Quoi ! le poids de la lance ou du hoyau t’accable,
             O débile rêveur !
Et tu m’offres tes reins, ouvrier misérable,
             Pour porter le Seigneur !

Comme le fier Jacob, tu vas, lutteur étrange,
             Toi qu’un coup d’aile abat,
Près de l’échelle d’or, tu vas offrir à l’ange
             Un éternel combat ! »


III



Esprit ! je me connais ; je m’accuse et je tremble.
Éperdu de désir et d’effroi tout ensemble,
             J’hésite sur le seuil.