Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

En écrivant son nom par le siècle oublié,
J’apporte dans mon œuvre un cœur humilié.
Des humaines clartés je connais l’indigence.
Je prosterne, ô mon Dieu ! ma pauvre intelligence ;
Vous seul de la sagesse y répandez le sel.
Hors l’éclair émané du Verbe universel,
Chez moi, poëte obscur, chez les voyants célèbres,
Il n’est, dans tout esprit, qu’erreurs et que ténèbres…..

O Père tout-puissant que nul ne prie en vain,
Illuminez-moi donc par ce Verbe divin !


VIII



O raison incréée ! ô Verbe !
Hormis ton rayon qui nous luit,
Rien n’est dans notre esprit superbe,
Rien… qu’une épaisse et lourde nuit.
Viens donc, ô clarté souveraine,
Viens, de toute sagesse humaine
Éclipse en moi le vain flambeau.
C’est quand l’homme en nous fait silence,
Que l’harmonie éclate et lance
Le vrai dans la splendeur du beau !